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Lundi 01 avril 2017

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 GRAND FORMAT 

Comment Prismérie Unie a
changé la vie politique sur l'île

 

 

 

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     L'équipe exécutive de Prismérie autour de la Présidente du Parlement, ici de rouge vêtue, Jessica Derfoin, en juillet 2016. 

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     En juillet 2016, le Polaro changeait de Constitution pour passer à la IIIème République provoquant dans la foulée des élections présidentielle et provinciales. Loin des enjeux métropolitains, la situation de Prismérie a été d'autant plus spectaculaire qu'elle a rompu avec les traditions politiques de l'unique Territoire d'Outre-Mer polarien en permettant l'arrivée au pouvoir d'un véritable ovni politique : la formation de Prismérie Unie. 

Article du

03 juillet 2019

LA CAMPAGNE DE 2016 COMME MATRICE

L'île de Prismérie a toujours bénéficié d'un statut spécial depuis son rattachement au Polaro en 1444. Du mythe fondateur contant l'histoire d'amour du couple lagosiano-polarien des Prismérie, donnant leur nom à la terre de ce fait, sa population tenait un niveau d'autonomie très élevé vis à vis de la métropole qui au fur et à mesure du temps a accru les transferts de compétences. Un phénomène qui semble trouver son apogée en 2016 avec le passage à un nouveau régime politique qui se veut justement élargir les champs d'actions des régions - devenues provinces - afin de retourner à une tradition provincialiste polarienne qui avait marqué l'histoire politique du pays jusque là. Néanmoins, si Prismérie aurait pu être l'exemple parfait de « la liberté provinciale » défendue par les défenseurs du thème, le TOM est relégué dans les thèmes de campagne les moins abordés. Un décompte du Malehti relève même que sur les 6 grands débats  seule une seule question concernait l'unique partie aurinéanne du Polaro. Difficile d'exister entre les questions institutionnelles et surtout la crise de Waltenbourg qui ont monopolisé une campagne presque exclusivement métropolitaine.

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Car si l'isolement géographique de l'île par rapport au continent est indiscutable, l'isolement politique a plutôt tendance à se creuser depuis des décennies et ce quelque soit les majorités en place à Galax. Les désirs souverainistes du Palais de Nacre, résidence du Parlement prismérois, ont en effet été entendus et, bien que le thème fut à peine abordé, la réforme constitutionnelle opérait pourtant un réel changement pour l'île en lui déléguant désormais tous les domaines à l'exception de la monnaie, de l'armée et de la diplomatie où Galax garde son autorité pleine et entière La très large adoption de la IIIème République en métropole est en tout cas nettement plus nuancée à Prismérie où le texte passe avec un peu moins  de 55%.

 À l'issue de cette campagne référendaire fade s'ouvre celles provinciale, devenue générale particulièrement à Prismérie où la ville, le département et la région ont fusionné en une collectivité publique unique.  Le rôle du futur parlement et exécutif prismérois sera donc décisif pour l'avenir de l'île, et les partis en course l'ont bien compris.

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D'UN PARACHUTAGE À UN NOUVEAU MOUVEMENT

En net recul dans la métropole, Écologie Polaro parvient à devenir la première force politique de l'île d'un cheveu devant les sociaux-démocrates. Les deux formations dirigeaient la Province depuis 2008 avec à sa tête le controversé président du Parlement Armand Bay, notamment soupçonné de détournement de fonds publics et de corruption vis-à-vis de groupes immobiliers de l'île.

Fort d'une campagne efficace et très intensive localement de la part des sociaux-démocrates, les scores électoraux sont pourtant loins d'être renversants et, à l'issu du scrutin du 11 juillet 2016, A. Bay semble promis à un 4e mandat après 1996-2202, 2008-2014 puis  2014-2016.

« CONTRAIREMENT AUX AUTRES PARACHUTÉS, JESSICA N'A PAS FAIT L'OFFENSE AUX PRISMÉROIS DE FAIRE COMME SI ELLE ÉTAIT EN MÉTROPOLE ! »

 

Un membre de

l’exécutif prismérois

témoignant anonymement

Perspective insupportable pour l'état major du PSD à Galax, qui décide d'agir en lui retirant l'investiture du parti et en parachutant la ministre de l'éducation Jessica Derfoin comme cheffe désignée du futur exécutif unique prismérois. 

La pratique du « parachutage », bien que dénoncée comme ingérence anti-démocratique de la métropole dans les affaires insulaires, est pourtant assez souvent utilisée et ce quelque soit le parti. Le plus souvent,   Prismérie   est  un

refuge bien commode pour

des politiciens qui se préparent à une campagne nationale, se mettant en retrait des affaires métropolitaines sans arrêter pour autant leur carrière politique. La pratique est pourtant très décriée et les rejets de greffes s'amplifient avec les années. La venue de J. Derfoin est ainsi tout autant vilipendée par l'opposition de droite que par ses alliés écologistes comme certains dans ses propres rangs qui conspuent un «abus qui constate à prendre Prismérie pour une planque pour politique en fin de vie ». Un accueil extrêmement réticent à la jeune femme, originaire de Bourg Fallord-Maillard, qui pourtant réussi à faire ses preuves très vite, montrant que contrairement à tant d'autres avant,

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elle venait à Prismérie pour Prismérie, « sans aucun autre projet que de servir l'île » répète-t-elle dans sa première conférence de presse du 14 juillet. « Contrairement aux autres parachutés, Jessica n'a pas fait l'offense aux Prismérois de faire comme si elle était en métropole ! » soutient un des membres de l’exécutif dont Mme Derfoin a la tête.

 

« UNE DÉCLARATION D'INDÉPENDANCE PARTISANE »

Ce changement, elle le matérialise la veille de son élection comme Présidente du Parlement en claquant la porte du Parti Social-Démocrate  et en fondant un mouvement trans-partisan nommé sobrement Prismérie Unie (PsU) qui regroupe la quasi-totalité des élus de gauche et écologistes ; et au passage reformatant totalement la disposition du parlement en court-circuitant les appareils politiques de Galax qui découvrent la manœuvre dans la presse.

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La Présidente du Parlement de Prismérie (PPP), 

Jessica Derfoin, en juin 2019. 

 

Cette nouvelle formation, qui écrase l'assemblée avec 31 membres sur les 50 totaux, prend ses fonctions le 18 juillet et élisent dans la foulée leur cheffe à la Tour d'Espelet - la résidence de la présidence du Parlement. La majorité, aussi inédite qu'hétéroclite, qui dirige donc l'île depuis 2 ans désormais bien mieux que certains analystes prédisaient à l'origine. Malgré leurs différences de sensibilités politiques, les membres de PsU s'accordent sur la « déclaration d'indépendance partisane » proclamée par la PPP lors de la première session du Palais de Nacre en septembre 2016. C'est à dire la nécessité de tout faire pour ne plus dépendre des partis métropolitains et surtout de développer l'importance de l'île tant pour le Polaro que pour des pays étrangers, principalement au niveau économique et culturel puisque le militaire reste encore l’apanage exclusif de Galax.

La privatisation de l'aéroport international de Prismérie à un consortium international mené par des investisseurs de la CEMTOC a fait hurlé les partis nationaux de droite comme de gauche sans pour autant décourager l'exécutif de mener à bien son projet.

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UNE « DÉRIVE POPULISTE VOIRE FASCISTE » ?

L'opposition, réduite à une dizaine d'écologistes et 6 libéraux ayant refusé d'intégrer le PsU, et deux non inscrits, fait l'objet de critiques très virulentes de la part de la majorité qui leur reproche leur dépendance à la métropole. À tel point que le patron du Parti Libéral a dénoncé au parlement de Galax une « dérive populiste voire fasciste qui rappelle les heures les plus sombres de l'île ». Les relations entre le territoire Ultra-marin et la métropole se sont tendues en effet, allant jusqu'à l'hystérie collective par moment comme lors de la nomination de Laure Disiot, elle aussi ancienne ministre de l'éducation polarienne, à la tête de l'université de la ville quelques mois seulement après la prise de fonction de la majorité. Un épisode d'une violence politique rare, attisée par les membres les plus radicaux de PsU, ce qui a poussé J. Derfoin a rappeler à l'ordre ses troupes face au déversement de haine face à sa successeure. Depuis les relations avec Galax se sont pacifiée bien que l'événement reste dans tous les esprit, « on sait pas jusqu'à où le Parlement prismérois peut se radicaliser pour cogner sur la Philicie mais c'est un jeu dangereux pour eux comme pour nous » décrit avec gravité un conseiller du président Castle. Le Palais Rotemberg qui dit suivre avec attention la vie politique du TOM, qui finalement a réussi plus imprégner l'attention des élites métropolitaine par la rupture que lorsque les partis polariens traditionnels dirigeaient l'enclave.

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L'actuelle majorité Prismérie Unie semble donc être un véritable laboratoire politique qui pourrait inspirer d'autres régions qui se sentent elles aussi mises de côté par le pouvoir central.

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